Blog deNadia Rouiller-Monay

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Les troubles digestifs chez l'enfant sous stress chronique

vendredi, 04 juillet 2025

Votre enfant ne parle pas son ventre le fait, et sa croissance aussi…

Comment écouter les maux silencieux du quotidien de nos enfants et adolescents ? Mécanismes physiologiques ou psychologiques ?

Chez les enfants et adolescents, les douleurs abdominales, les troubles du transit ou encore les nausées matinales sont parfois les seuls signes visibles d’un déséquilibre émotionnel profond.

Troubles de la croissance ou encore troubles digestifs souvent qualifiés de "fonctionnels", sont des reflets tangibles d’un stress chronique qui agit comme un poison silencieux sur le corps en développement.

Dans ce contexte, il est important de comprendre les liens entre les systèmes nerveux, digestif et endocrinien. Cela implique une prise en charge adaptée, globale et respectueuse du jeune patient que nous rencontrons en tant que thérapeutes.

Le stress chronique serait-il le facteur d’un dérèglement hormonal précoce ?

Il faut se rappeler que le stress prolongé active en continu l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), soit l’un des principaux systèmes de régulation du corps, qui lui agit en connexion étroite avec notre système nerveux.

Sous stress déraisonnable, cette activation entraîne une libération excessive de cortisol (hormone du stress), qui interfère directement avec de nombreuses fonctions physiologiques liées au système endocrinien. Elles sont essentielles pour :

La régulation de la glycémie

La modulation immunitaire

La croissance et la réparation tissulaire

La gestion de l’inflammation

Le rythme veille-sommeil



Chez l’enfant et l’adolescent, un excès de cortisol va ainsi perturber progressivement l’équilibre de plusieurs autres axes endocriniens, notamment l’axe somatotrope (croissance) et l’axe gonadotrope (puberté), freinant doucement mais sûrement, le développement physique et la maturation hormonale.

Le cortisol, dans certains cas, exercera un effet inhibiteur direct sur la sécrétion de l’hormone de croissance (GH) via une diminution de la libération de GHRH (responsable de l’évolution de la croissance) par l’hypothalamus pour faire court.

En parallèle, le cortisol perturbera l’équilibre circadien de la mélatonine, indispensable à la récupération nocturne, ainsi que la sécrétion de leptine, impliquée dans la régulation de la satiété.

Ces dérèglements hormonaux, s’ils s’installent dans la durée, peuvent contribuer à des troubles du sommeil, de l’appétit, une fatigue chronique ainsi qu’un ralentissement de la croissance que l’on retrouve de plus en plus fréquemment de nos jours chez les jeunes adolescents en âge prépubère.

L’intestin, mémoire de nos émotions indigestes…

Le système nerveux entérique, surnommé parfois "deuxième cerveau", est un vaste réseau de neurones localisés dans la paroi intestinale. Ce système complexe régule les contractions intestinales (motricité), les sécrétions enzymatiques et hormonales, et la perception des signaux internes (douleur, satiété, ballonnements).

C’est un système d’absorption mais également de communications permanentes avec le cerveau via l’axe cerveau-intestin, notamment par le nerf vague.

Sous l’effet du stress, cette communication devient déséquilibrée. C’est un sujet déjà traité dans le cas de l’utilisation du bourgeon de Cassis chez l’enfant précédemment.

Ainsi, une dysrégulation de ces systèmes entraîne :

Une perturbation de la motilité intestinale : le transit devient irrégulier, alternant diarrhée et constipation.

Une sécrétion des enzymes digestives altérée, rendant les digestions plus lentes, plus douloureuses.

Une hyperperméabilité de la barrière intestinale, favorisant l’inflammation locale et la sensibilisation nerveuse.

Ces mécanismes expliquent pourquoi certains enfants développent des douleurs abdominales sans cause organique identifiable. Dans ce cas, elles sont des douleurs bien réelles, liées à une hypersensibilité viscérale exacerbée par l’état émotionnel et hormonal. Cet aspect est malheureusement trop souvent oublié par la médecine allopathique conventionnelle, favorisant ainsi une batterie de test augmentant l’état de stress déjà chronique chez l’enfant ou l’adolescent. Nous ne débâterons pas ici des coûts que cela engendre également lorsqu’il n’est pas tenu compte de l’aspect global des soins de nos jeunes patients.

De la douleur au syndrome de l’intestin irritable.

Lorsqu’aucune prise en charge n’est mise en place, ces troubles fonctionnels peuvent évoluer vers un syndrome de l’intestin irritable (SII), reconnu aujourd’hui comme un trouble à la croisée du somatique et du psychique. Ce point rappel l’importance d’agir en premier lieu sur l’aspect psycho-émotionnel pour soutenir l’équilibre alimentaire et les autres soins alternatifs apportés.

Le SII associe douleurs abdominales, troubles du transit et gêne digestive persistante, avec un retentissement majeur sur :

La qualité de vie

Le sommeil

L’appétit

Le comportement scolaire et social

Chez l’enfant, ce syndrome peut favoriser un repli sur soi, une déscolarisation partielle, des troubles anxieux, etc... Ce processus entamé, il devient alors un cercle vicieux dont il peine à se sortir sans prise en charge adéquate.

À l’adolescence, il interfère avec la construction identitaire, l’image corporelle, et l’autonomie croissante. Le risque de chronicisation devient alors majeur sans intervention adaptée et surtout sans synergie entre thérapeute et corps médical.

Approche thérapeutique ? Une réponse pluridimensionnelle pensée pour soutenir une évolution positive.

Devant l’ampleur des répercussions possibles, il devient impératif d’adopter une approche globale, respectueuse de l’enfant et de son rythme.

Une telle approche peut inclure :

L’apprentissage essentiel de la composition d’une assiette équilibrée. (Cet élément devrait déjà être abordé en cours de cuisine pendant la scolarité)

Un rééquilibrage alimentaire doux, avec des aliments riches en fibres solubles, apaisants pour la muqueuse intestinale, et une réduction des aliments pro-inflammatoires.

Un soutien phytothérapeutique ciblé sur le système nerveux et digestif (plantes adaptogènes, antispasmodiques, plantes digestives douces).

Une approche psycho-émotionnelle sécurisante, via l’écoute, la médiation familiale, ou un soutien thérapeutique adapté sous forme de coaching. Cette approche permet également de consolider tous les axes systémiques, également dans le cas de troubles de la croissance associés aux états anxieux.

Des adaptations de l’environnement scolaire, lorsque la pression ou le cadre éducatif constitue un facteur aggravant.

Viser des soins holistiques consistent à restaurer l’équilibre de l’axe HHS, soutenir le développement hormonal, et apaiser les interactions entre stress, cerveau et intestin.

Cela permet également de rendre au jeune patient sa place d’acteur majeur de ses soins vers un bien-être global plutôt qu’un accompagnement à visée physiologique dont il dépendra à l’avenir.

Imaginez mettre un pansement sur une plaie sans désinfection en priant tout bonnement qu’il n’y aie pas d’infection. Cela n’a pas de sens. C’est pourquoi une action synergique valorisant les besoins réels du patient est essentielle pour un résultat sur le long terme.

Et si le symptôme n'était qu'un appel ?

Les troubles digestifs fonctionnels de l’enfant ne sont jamais anodins. Ils reflètent, dans la majeure partie des cas, un déséquilibre plus profond, ancré par son environnement psycho-affectif, son rythme de croissance et sa réponse au stress.

En replaçant le symptôme physiologique dans une lecture anatomique et émotionnelle globale, nous pouvons offrir aux jeunes patients une prise en charge véritablement thérapeutique, respectueuse de leur histoire, et promotrice de croissance, au sens large du terme.

Mais aujourd’hui, combien d’enfants douloureux repartent avec un diagnostic expéditif et un traitement symptomatique à base d’antispasmodiques, laxatifs ou anxiolytiques, sans qu’aucune question ne soit posée sur ce qu’ils vivent réellement ? On soulage l’intestin, on ignore l’enfant. On masque les signaux, on normalise l’anormal, jusqu’à ce que le corps crie plus fort, ailleurs.

Et si le “problème” n’était pas DANS l’enfant, mais dans L'ENVIRONNEMENT qu’on lui impose ? Rythmes scolaires saturés, pression de performance, surcharge numérique, absence de temps de repos réel, carence en lien humain authentique : voilà les véritables agresseurs invisibles de son équilibre neuro-digestif et développemental.

L’enfant digère ce qu’on ne prend pas le temps d’entendre et de prendre en considération. Et il les digère mal.

Il est temps d’inverser la logique en arrêtant de réparer ce que la pression sociétale abîme. Commencer à penser en termes de prévention, de respect des rythmes, et de soins complets.

Un intestin qui souffre est souvent l’ombre d’une âme que l'on a laissée sans refuge.

Prenez soin de vous, et de vos enfants, ils sont importants !







Référencement :

Physiologie et neurobiologie du stress et de l’adaptation : rôle central du cerveau | Revues physiologiques | Société américaine de physiologie

L’axe intestin-cerveau : interactions entre le microbiote entérique, les systèmes nerveux central et entérique - PMC

Ecole USHA VEDA – Nutrition et microbiote – Anatomie/pathologies : le système endocrinien – Phytothérapie et système nerveux.

Gershon, M. D. (1998). The Second Brain: A Groundbreaking New Understanding of Nervous Disorders of the Stomach and Intestine. Harper Perennial.

Une référence sur le rôle du système nerveux entérique et ses interactions avec le système endocrinien et le stress.

Le rôle du stress sur les réponses physiologiques et les symptômes cliniques dans le syndrome du côlon irritable - PMC

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